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Difficile de reconnaître Saint-Dié dans cette représentation naïve signée Winckler et datée de 1880.
Saint-Dié la catholique
Saint-Dié peut revendiquer une origine ancienne, puisque des vestiges datant du néolithique ont été découverts à proximité. Dès l'époque gallo-romaine, plusieurs routes traversaient les forêts couvrant le pays et desservaient un forum établi sur les bords de la Meurthe, aujourd'hui place Saint-Martin. Les Celtes de la région - les Leuques - se protégeaient dans un camp situé sur le plateau de la Bure, camp qui fut détruit par les Alamans en 352.
Mais la ville ne prit une certaine importance qu'au VIIème siècle, quand Déodatus (littéralement Dieudonné, puis - par corruption - Dié), prétendument évêque de Nevers mais sans doute d'origine irlandaise, vint y prêcher le christianisme. Déodat reçut de Childéric II, roi d'Austrasie, la propriété la vallée de la Haute-Meurthe, qu'il nomma Val de Galilée. Il fonda un monastère sur la colline dominant le confluent de la Meurthe et du Robache, au lieudit les Jointures. Il créa plusieurs oratoires, dont celui du Petit Saint-Dié où il mourut en 679, tandis que de nombreuses colonies agricoles se développaient autour du monastère.
Celui-ci fut remplacé à la fin du Xème siècle par une collégiale de chanoines relevant directement du Saint-Siège pour le spirituel, mais partageant avec le duc de Lorraine la puissance temporelle, d'où, pendant cinq cents ans, des alternatives de brouilles et de trèves entre duc et chapitre, jaloux l'un et l'autre de prérogatives souvent contradictoires. En 1026, Saint-Léon IX fut nommé, avant son élévation au trône pontifical, grand-prévôt du chapitre de Saint-Dié. Il visita la ville après le concile de Mayence et combla de faveurs la collégiale.A la fin du XVème siècle, l'«insigne église» de Saint-Dié comprenait des hommes à l'esprit cultivé qui fondèrent sous le nom de Gymnase Vosgien une assemblée savante bientôt célèbre par ses travaux. En 1480, quarante ans à peine après l'invention de l'imprimerie, le chanoine Vautrin Lud installait, dans une maison qui existait encore avant l'incendie de novembre 1944, place Jules-Ferry, une imprimerie d'où sortit en 1507 un petit livre, la «Cosmographiae Introductio», élaboré par Vautrin et Nicolas Lud, Jean Basin, Martin Ringmann et Martin Waldseemüller, contenant une description du nouveau monde et le baptisant Amérique.
C'est en 1777 que l'église de Saint-Dié fut érigée en cathédrale et le chapitre, déjà privé en 1679 de toute puissance temporelle par Louis XIV qui avait nommé un procureur royal, dut remettre à l'évêque ses droits de juridiction, derniers vestiges d'une autorité jadis considérable.
Témoignages du passé religieux de Saint-Dié : le
cloître et la cathédrale.
Saint-Dié la républicaine
La nouvelle de la prise de la Bastille est arrivée à Saint-Dié le 19 juillet 1789. Le conseil de ville arrêta unanimement d'adhérer à tous les actes et décrets de l'Assemblée nationale. Le 2 août, les paysans essayèrent en vain de prendre d'assaut l'abbaye de Moyenmoutier. En 1793, le conseil de district débaptisa la ville et décréta qu'elle porterait le nom d'Ormont. La silhouette de cette montagne remplaça même pendant quelque temps la croix de Lorraine sur le blason de la ville.
Proche des frontières, la ville eut souvent à souffrir des luttes armées. La guerre de Trente ans l'avait déjà vue mise à sac par les Suédois en 1633 et 1639. En 1815, elle fut rançonnée durement. Occupée du 19 octobre 1870 au 2 août 1873, elle vit ses habitants soumis à de nombreuses amendes et réquisitions. Occupée à nouveau du 26 août au 11 septembre 1914 par les Allemands qui fusillèrent plusieurs habitants et incendièrent une partie du quartier de La Bolle, Saint-Dié était libérée par les combats de la Chipotte et du Grand Couronné. Elle devait rester jusqu'à l'armistice à proximité des lignes et subir de nombreux bombardements par avions et canons. Elle reçut la Croix de guerre de la part du président Raymond Poincaré.
Après avoir accueilli des milliers de réfugiés alsaciens dès la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, Saint-Dié s'est retrouvée comme en 1914 à quelques kilomètres du front. C'est à partir du 22 août 1940 qu'elle fut occupée. Mais c'est en 1944 qu'elle connut les heures les plus éprouvantes de la seconde guerre mondiale, totalement incendiée et détruite par l'occupant juste avant sa libération le 24 novembre. Sans la méfiance d'une partie de la population, la reconstruction aurait été confiée au très avant-gardiste Le Corbusier. Le 9 juillet 1950, la ville reçut la Légion d'honneur et une seconde Croix de guerre, de même que vingt communes de l'arrondissement.Dans les années récentes, Saint-Dié confirme son attachement aux valeurs humanistes, accueillant non seulement la Tour de la Liberté, mais aussi la Maison du XXIème siècle, une réalisation unique en France et destinée à l'insertion des polyhandicapés.
Un lien à suivre : tout sur le grand orgue de la cathédrale.