LE CAMP
CELTIQUE

DE LA BURE

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A quelques kilomètres au nord de Saint-Dié, le camp celtique de La Bure, d’une superficie de trois hectares, domine les deux vallées de la Meurthe et du Hure, à l’extrémité ouest du massif de l’Ormont. Il surplombe le carrefour de deux grandes voies romaines, l'une reliant Metz à Sélestat et l'autre Langres à Strasbourg.

Le site fut occupé dès l’époque néolithique entre 3500 et 2000 avant notre ère, puis réoccupé de 70 à 352 après Jésus-Christ sans que l’on s’explique cette interruption de 2000 ans. Le camp était protégé par une terrasse périphérique et des remparts. Il fut cependant détruit lors d’une invasion germanique du milieu du lVe siècle (352-357).

Les occupants de La Bure se livrèrent à une activité métallurgique dès l’époque de La Tène III, dernière période de l'indépendance gauloise. Les nombreuses découvertes témoignent de l’importance de cette activité pendant la seconde occupation qui recouvre la période de la paix romaine : enclumes, haches, ciseaux à bois, burins, marteaux, lingots, scories, etc...

Le sol a livré également une quantité considérable de pièces de monnaies, plus de mille, tant gauloises que romaines, datant essentiellement du 1er siècle avant Jésus-Christ et des IIIe et IVe siècles de notre ère.

Selon M. Georges Tronquart, directeur du chantier des fouilles, une centaine de personnes auraient vécu dans le camp en temps de paix. Elles habitaient des maisons rectangulaires en bois, pavées et couvertes de chaumes, regroupées au centre du camp. Lors des invasions et en cas de danger, les habitants des environs venaient trouver un refuge au camp. La population augmentait alors considérablement.

A l'entrée du camp celtique, près de la poterne Est (6), un plan répertorie les lieux principaux.

A droite, une stèle-maison et son inscription en latin.

Ci-dessous, le forgeron et sa femme (reproduction d'après fragments).

Vue depuis la roche des Corbeaux, la forme aplatie et allongée du massif de la Bure est évidente. Elle fut sans doute l'une des raisons du choix de ce plateau pour implanter le camp.


Il est certain que le camp celtique de La Bure n’a pas encore livré tous ses secrets. Il n’en reste pas moins que l’existence même de ce camp témoigne de l’occupation des vallées vosgiennes dès la plus haute antiquité. Les Leuques, nos ancêtres, ont ainsi connu les civilisations néolithique, gauloise puis gallo-romaine. Hélas, les fouilles sont aujourd'hui abandonnées et le site garde encore les stigmates de la tempête de décembre 1999. Les découvertes sont exposées au Musée de Saint-Dié. On peut y voir notamment une enclume d'une taille inhabituelle, témoin de l’activité métallurgique des habitants du camp.

Plusieurs sentiers permettent d'accéder au site qui est traversé par le GR 533. Le plus agréable débute au col de la Crénée où le stationnement est facile. On accède à ce col en prenant la route de Nachamps au centre du hameau de la Pêcherie, à la sortie nord de Saint-Dié. Les plus courageux prendront à mi-côte le très pentu sentier des Crasses. A la pointe ouest du camp, on bénéficie d'une très belle vue sur les vallées. Une table d'orientation y indique les distances aux grandes villes de la région.

A voir : le joli travail des élèves de l'école Georges Darmois à Saint-Dié.

 


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